A l’assaut de la montagne basque
Gros morceau au menu, demain à Campréal. Les locaux rêvent d'un exploit.
Huit ans que le Bergerac Foot ne s'est plus hissé au tour interrégional de la Coupe de France. La dernière fois, c'était en 2001. Une éternité. Lors de ce 7e tour, les Bergeracois, alors « drivés » par Jean-Christophe Nouaillant, s'étaient inclinés à La Rochelle (0-2).
Demain, les joueurs de Paul Maso tenteront d'effacer ce souvenir contre l'Aviron Bayonnais. La tâche s'annonce compliquée : les Basques évoluent en National, soit deux divisions au-dessus des Bergeracois (CFA 2). Ces derniers ont déjà pu mesurer la saison passée la complexité d'un parcours en Coupe de France, alors même qu'ils étaient en CFA. Mais en matière de football, on ne peut pas s'arrêter à ce genre de considération. Sinon la Coupe de France n'aurait pas cette saveur si particulière...
Trois points favorables
La chance bergeracoise réside au moins sur trois points. En premier - et c'est presque un poncif de l'écrire - le parfum d'exploit naît souvent de ce style de rencontre, où David peut terrasser Goliath. Ensuite, les Bayonnais ne sont pas forcément au mieux dans leur championnat, avec un classement très moyen (14e). Les deux défaites consécutives, dont la dernière, mercredi face à Beauvais (1-2), le prouvent. Enfin, du côté bergeracois, on peut s'appuyer sur un bon début de parcours et une place en haut de tableau.
De son côté, l'entraîneur périgourdin Paul Maso se souvient avoir échoué par deux fois à ce stade de la compétition, les années précédentes. « Contre Mérignac, on avait pêché par excès de confiance. À Libourne, l'an passé, le match nous tendait les bras. Mais au lieu d'être prudent, on s'est livrés aux contres girondins. »
Deux expériences qui peuvent servir au Bergerac Foot et qui font dire à l'entraîneur local : « On va tenter de se rapprocher de Bayonne, de se hisser presque à leur niveau. Il faut être capable de tout donner, en sachant que dans ce genre de rencontre, il y a toujours cette notion de folie, d'imprévu, d'impalpable. »
Être au top, sinon...
En revanche, Paul Maso balais l'argument des difficultés basques en championnat. « Je n'y crois pas du tout ! En Coupe, ce sont souvent des équipes qui réalisent un championnat moyen qui arrivent au bout. Maintenant, si nous sommes à notre meilleur niveau et que Bayonne n'est pas au mieux, notre chance existe. Dans le cas contraire, ce sera plus que difficile. »
Dans la maison d'en face, le déplacement en Périgord ne fait pas forcément sourire, comme le souligne Alain Pochat, le coach bayonnais. « On fait des déplacements lointains toute la saison. Et là encore, on tire l'adversaire le plus éloigné, ou presque. J'aurai préféré un derby basque » Pour autant, il avoue son attachement à la Coupe de France. « On a vécu de belles affiches avec la Coupe. Les joueurs savent qu'elle procure des moments uniques. Mais avant Lyon, Paris ou Guingamp, il y a ces tours régionaux, souvent très difficiles à franchir. J'ai observé cette équipe de Bergerac quand elle est venue s'imposer face à notre équipe B (1-0). J'avais vu un bon match et de bonnes individualités. »
Bayonne aime la Coupe
Si le championnat provoque quelques inquiétudes à Alain Pochat, ce n'est pas simplement plus à cause des deux revers consécutifs que du calendrier surchargé. « Si on avait été transparents, ce serait inquiétant. Là, il y avait un vrai contenu dans nos matches. Le plus consternant dans notre championnat est le rythme infernal que nous impose la FFF. On en est à 7 rencontres par mois et nous n'avons pas un effectif comme Cannes, par exemple. »
Finalement, c'est sur l'aspect Coupe que les deux entraîneurs se rejoignent. Le technicien basque, à l'image de Paul Maso, souligne que l'épreuve « n'a rien à voir avec le championnat ». « L'abord de telles rencontres est totalement différent. »
Et comme pour bien comprendre que l'Aviron Bayonnais ne vient pas à Bergerac pour rompre les liens tissés avec la Coupe de France les saisons passées, il suffit d'écouter le discours. « Dans cette compétition, l'équipe dite supérieure passe pour l'andouille de service en cas d'élimination. Et puis, le club est particulièrement attaché à cette Coupe de France. »
Côté composition d'équipe, le Bergerac Foot devra se passer des services d'Ipek, malade, et de Keles, suspendu. Mais il récupère Badu et Fabien, de retour de suspension. L'Aviron Bayonnais devrait présenter un groupe habituel, sachant que Rolland, Estrade et Bidegain sont toujours indisponibles et que Duhour, expulsé face à Beauvais, sera probablement remplacé dans les cages par Caradec.
Philippe Roucheyrolle - Sud-Ouest Dordogne (Vendredi 30 Octobre)