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Aviron Bayonnais Football Club

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12 février 2010 5 12 /02 /février /2010 13:35
"On défend les mêmes couleurs"

L'Aviron Bayonnais FC est en train de garantir sportivement son maintien en National malgré son statut de petit club dans un pays de rugby. Demain, les Bayonnais ne joueront pas à domicile face au Paris FC car le match a été reporté en raison des importantes chutes de neige. Dès lors, tout le club est déjà tourné vers l'événement football au Pays Basque cette saison, le prochain match à domicile des ciel et blanc, au Stade Jean Dauger face à Reims le 27 février. Une « opération séduction » pour le club et pour son président Michel Dufourg. L'occasion aussi de faire le point sur le football à Bayonne.

Bayonne Reims aura bien lieu à Jean Dauger le 27 février ?

On n'aura pas de problème concernant l'utilisation du stade car le rugby sera à Bourgoin et la mairie a donné son accord. Au niveau de la Fédération (ndlr : Fédération Française de Football, FFF) on devrait avoir l'agrément. En théorie, ils demandent une organisation comme pour la Coupe de France, mais nous, ce que l'on va essayer c'est de mettre de simples barrières tout autour du stade. Il n'y a pas de hooligans ici. Les gars de la Fédération sont venus hier et ont dit qu'ils envoyaient leur rapport aujourd'hui (jeudi) et que dès lundi, on pourra faire la demande définitive. Mais de toute façon, on lance l'opération et on leur met un peu la pression. Sinon, ce n'est pas la peine de tenter de faire la promotion du foot si c'est pour avoir des bâtons dans les roues.


Dans quel but vous organisez ce match à Jean Dauger ?

On s'est fixé trois défis. Battre Reims, c'est le premier parce que c'est l'un des trois prétendants à la montée et parce qu'au match aller, on les avait sérieusement bousculés. Le deuxième défi, c'est réunir tout le public bayonnais et tenter de battre le record d'affluence pour un match de National cette saison. Un record établi lors de notre match à Reims avec 11 000 personnes. Troisième défi, c'est de montrer qu'entre les supporters du rugby et du foot, et avec les associations, on défend les mêmes couleurs. L'union fait la force. On est une identité, on montre qu'on est tous ensemble.


Des places à 1 euro et à 5 euros en grandes tribunes, c'est plus une opération séduction que financière cette délocalisation.

On va déjà faire beaucoup d'invitations notamment au niveau des scolaires. Les universitaires ont un tarif spécial. Les entreprises, les collectivités, peuvent offrir des places à des clients, 5 euros en tribune honneur. C'est effectivement une opération séduction. C'est de l'image tout en faisant en sorte que l'opération ne nous coûte pas d'argent.


Ce sera plus qu'un match de foot.

On voudrait faire des animations, groupes de rock, chorales, bandas, percussions africaines, faire un tournoi avec toutes les écoles de football du Pays Basque intérieur et du sud des landes, c'est la fête du foot. Et puis, pour le coup d'envoi on essaye d'avoir deux monuments du football français.


Des Rémois de la grande époque comme Just Fontaine et Raymond Kopa ?

A priori, si tout se passe bien, on va essayer de faire quelque chose comme ça, avec deux anciennes gloires mondialement connues.


Vous n'allez pas jouer en même temps que le match de l'Aviron à Bourgoin diffusé à la télévision.

Non, nous allons volontairement jouer à 18h30 pour que les gens puissent ensuite aller voir le match de rugby. Dans l'esprit, l'idéal aurait été de diffuser le match de rugby sur écran géant à Jean Dauger mais ce serait trop lourd, trop compliqué à organiser.


Pourquoi le football, sport populaire par excellence, n'arrive pas à se faire une place à Bayonne avec une équipe en National ?

La culture du rugby est prédominante. Ensuite, il y a peut-être un problème de niveau, le National n'offre peut-être pas un niveau suffisamment intéressant pour les spectateurs. Pourtant, c'est un bon niveau. C'est la troisième division. C'est un championnat hybride avec des équipes pro et des équipes amateurs. Ribéry, Savidan sont passés par le National.


Le foot plus populaire au Pays Basque Nord, ça passe aussi peut-être par une grande équipe représentative de la région ?

Dans l'esprit, il faudrait arriver à fédérer les forces. Je pense que c'est une solution mais aujourd'hui il n'y a rien qui est avancé. Economiquement et on le voit dans notre championnat, il y a des ententes qui se font Sannois/St Gratien, Evian/Thonon. C'est donc qu'il y a une nécessité de regroupement. La solution passe par la création d'une entité qui soit suffisamment représentative, qui ait un budget suffisamment conséquent, et qui puisse attirer le public par un niveau de compétition supérieur. Mais c'est peut-être de l'utopie. Mais des fois, ça tient à rien. Une montée peut être acquise sportivement parce vous tombez sur un excellent cru.


A l'exemple de Vannes monté en Ligue 2 avec un petit budget.

Oui pourquoi pas. Et puis, ils se défendent pas mal maintenant. C'est des exemples à suivre.


A plus long terme, le réservoir de joueurs existe-t-il ici pour avoir ce grand club avec une forte identité ?

Sur le long terme, on peut penser qu'il y a un réservoir de joueurs qui permettrait une ossature à connotation locale. En l'état actuel, les meilleurs sont repérés très tôt et partent. Chaque année, on a entre trois et quatre jeunes joueurs qui rejoignent des centres de formations. Stéphane Ruffier était ici, Pantxi Sirieix également, Pereira de Nantes aussi. Pour l'instant, on ne peut pas se battre. On pourra se battre uniquement le jour où on aura atteint éventuellement le niveau de Ligue 2 et qu'on aura des moyens. Entre-temps ... non.


L'Aviron est donc condamné à laisser partir ses meilleurs joueurs lorsqu'ils sont performants.

C'est l'éternel problème. Soit on arrive à avoir avec eux suffisamment de communication pour leur expliquer qu'il est quelque fois bon de rester un an de plus dans un club où ça fonctionne bien mais à des conditions moindres que dans un autre club où les conditions financières seraient meilleures. C'est bien évidemment difficile. On a eu des cas récents où à partir du moment où vous avez une proposition d'un club plus huppé, on ne peut pas se battre. C'est la problématique permanente. On mise alors sur l'émergence de jeunes puisqu'on a une très bonne formation.


Un bilan de l'équipe au tiers de la saison.

Les derniers résultats sont encourageants puisqu'on a réussi à raccrocher le milieu de tableau après un début de saison difficile. Pour se maintenir cette année, il faut escompter entre 42 et 46 points en gros, là nous en avons 30. Disons qu'il nous manque quatre victoires à assurer. On va s'appuyer sur la dynamique actuelle. Et puis, on sent que la mayonnaise prend.


Quel est l'objectif du club à moyen terme ?

Déjà asseoir l'assise du club. Il est évident qu'il faut générer des fonds propres suffisants pour ensuite essayer d'évoluer. Maintenant, on a une vision qui est somme toute à court terme dans ce style de championnat. En plus, avec la crise économique il y a eu des dégâts conséquents dans le secteur du partenariat. C'est une difficulté de générer de nouvelles ressources.


Est-ce qu'en matière de partenariat, le malheur de certains pourrait faire votre bonheur ?

Pas du tout ... surtout pas... Parce qu'on est avant tout bleu et blanc. Ca ne correspond pas à notre vision des choses et ce serait un très mauvais calcul. Je ne suis pas certain que les partenaires d'un sport iraient forcément vers l'autre. Ce n'est absolument pas souhaité, bien au contraire.

Marc Dufrêche – Le Journal du Pays Basque (Vendredi 12 Février)

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