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Aviron Bayonnais Football Club

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10 février 2010 3 10 /02 /février /2010 11:32

Ruffier, le basque bondissant

8èmes de finale de la Coupe de France : Bordeaux - Monaco, ce soir à 20h45 sur France 3. Le gardien monégasque a été formé à Bayonne où il a disputé une saison en National.
L'accord est conclu entre deux hommes, à l'orée de la saison 2005-2006. Didier Deschamps est encore coach de Monaco, Christian Sarramagna, celui de l'Aviron, pensionnaire du National. Les deux entraîneurs qui s'apprécient, vont prendre en charge la carrière d'un troisième Bayonnais, en concluant un marché : faire venir Stéphane Ruffier, alors gardien en CFA à Monaco, en prêt pour une saison sur la côte Basque. Sarramagna, remplacé depuis par Alain Pochat, évoque : « C'était un deal idéal, très important pour Stéphane qui évoluait en alternance avec la réserve de l'ASM. Il n'avait pas droit à l'erreur. C'était un tremplin pour devenir pro ».
À l'époque, il ne s'agit pas encore d'évoquer les arrêts mirifiques de Ruffier (23 ans depuis septembre 2009). Ceux, entre autres, du match PSG - Monaco du 20 janvier dernier. Non, il s'agit simplement d'un come-back anonyme pour celui qui avait quitté Bayonne à 16 ans, après dix années passées chez les jeunes.
Un énorme mental
Gérard Parmentier, pelotari émérite, gérait à l'époque la réputée école des gardiens de l'Aviron, créée par son père : « Stéphane avait 8 ans, en poussin, il était attaquant. Arrivé en benjamin, il manquait un gardien de but. Michel Camiade, son éducateur, lui a demandé d'essayer, et ça a marché. Vers 13 ans, il a développé de grosses aptitudes physiques et surtout, il disposait déjà d'un énorme mental. Durant les entraînements, plus c'était dur, plus il adorait. Il élevait sans cesse ses objectifs. Quand les copains avaient fini, il continuait à bosser ». Ruffier travaille donc ses gammes, s'octroyant le droit de quelques parties de pelote, aux côtés du paternel, champion. Il explore aussi quelques spots de surf. C'est un gagneur, d'autres disent un râleur. Mais le travail ne suffit pas. La rivalité s'en mêle. « Stéphane a bénéficié d'une rude concurrence. Dans notre école, nous avions deux très bons gardiens. Stéphane et Guillaume Garnier (NDLR : passé par le Bergerac foot). Ils se tiraient la bourre. Lui aussi aurait pu être pro. Mais le facteur chance est primordial dans une carrière. Je crois que le physique de Stéphane, nécessaire aux gardiens d'aujourd'hui, a fait la différence ».
« À la limite de l'arrogance »
Au départ, le retour de Stéphane Ruffier à Bayonne en National n'est pas forcément du goût de ses coéquipiers. Marc Estrade, 33 ans, toujours défenseur à l'Aviron est dubitatif : « Ruffier, il s'entraînait avec nous à 16 ans. Mais quand il est revenu, nous avions un très bon gardien, JC Bouet, qui sortait d'une excellente saison. Sarramagna a installé Ruffier à sa place. Nous, les joueurs, on ne comprenait pas forcément. Mais on a vite compris ». Estrade, qui évoluait juste devant lui, se souvient d'un gardien « très fort dans les un contre un, mais perfectible dans le jeu au pied et dans les sorties aériennes ».
Ruffier s'impose. Progresse. Il ne ménage ni ses efforts, ni ses coéquipiers, d'ailleurs. Marc Estrade souligne, sans amertume : « Il ne doutait vraiment de rien, c'était même parfois à la limite de l'arrogance ! ». Christian Sarramagna s'amuse à cette évocation : « J'ai toujours accordé beaucoup de confiance à Stéphane, parce que j'ai toujours estimé qu'il avait un gros potentiel. Beaucoup de clubs m'ont appelé d'ailleurs. C'est un bosseur aux qualités hors normes, déterminé à tracer sa route et sa carrière. Sans aucun complexe. Il pouvait même paraître un peu hautain. Mais ça fait partie de sa personnalité ».
Un leader né
Audace et culot, détermination et ambition. Prêt à apostropher ses coéquipiers, « parce qu'il est autoritaire dans ses commandements, que c'est un leader né » poursuit Sarramagna. Pour un résultat qui ne souffre aucune contestation. Nicolas Bernet, entraîneur des gardiens de l'Aviron, proche du joueur, voit très haut pour Ruffier : « Ce qu'il est devenu, Stéphane le doit à son travail. Il a encore une belle marge de progression. Je pense qu'un jour, il sera vraiment indispensable à l'équipe de France ».

Eric Becquet – Sud-Ouest (Mercredi 10 Février)

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